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Sablé, la plus ancienne branche connue.

 

C'est dans les archives de Sablé-sur-Sarthe, consultables en ligne sur internet, sur le site des archives départementales de la Sarthe (http://www.archives.sarthe.com/RegistreNumerise.htm) que l'on trouve à partir de 1575 les plus anciennes traces des Riballier. En 1575 Magdelaine et Julien, puis Jeanne en 1577, sont signalés en tant que parrain ou marraine.

Par la suite le personnage le plus fréquemment rencontré est Julien RIBALLIER sieur de la Grand'maison. Il a été parrain à Sablé dix-sept fois entre 1575 et août 1600, date à laquelle il disparaît des registres pour une raison que l'on verra ci-après. Une recopie d'un arbre généalogique manuscrit sommaire, qui m'a été fournie par mon cousin Jacques Guesdon-Vennerie, mentionne un "RIBALIER de la Jonches en Anjou", au prénom inconnu, qui serait le père de Julien. Le document, que mon cousin tient de Paul de Monsabert, est imprécis, incomplet et comporte quelques erreurs et omissions, comme j'ai pu le constater au cours de mes recherches, il est néanmoins très précieux par les pistes qu'il suggère ou confirme. 

L'arbre ci-dessous schématise ce qui est connu des trois premières générations Riballier.

 


Fig. 1.

Le Drame

En 1600 il se produisit à Sablé un évènement dramatique qui est relaté dans un ouvrage de Gilles Ménage, "Vies de Pierre Ayraut, Guillaume Ménage et Matthieu Ménage". Gilles Ménage écrit sur Guillaume Ménage, son père :

"[L'an 1594....] Dans la même année, après la mort de René Guérin qui avait épousé Guillelmine Barret, cousine germaine de Jeanne Barret, mon aïeule, lequel Guérin avait été nommé tuteur de Ménage, lorsqu'il avait perdu sa mère, fut donné à Ménage pour curateur aux causes Etienne Du Mesnil, avocat d'Angers, homme considérable, qui fut échevin, conseiller de ville, maire (*), et député aux assemblées qui se tinrent à Paris, en 1614. Ce Du Mesnil fut encore, avec Julien Ribalier, curateur aux comptes de tutelle de Guérin, Julien Ribalier, en qualité de fidéjusseur, ou caution, parce que Guérin ayant mal géré ses propres affaires, les parents paternels de Ménage voulaient l'exclure de la tutelle, et Ribalier, qui désirait beaucoup qu'il n'en fut pas ainsi, avait répondu pour lui. Il avait épousé Jeanne Lemoine, soeur utérine de Ménage. Du Mesnil ayant prouvé que Guérin n'avait pas été fidèle dans ses fonctions, fit saisir ses biens et ceux de Ribalier; delà des procès entre Ménage et Ribalier, l'an 1597 et les deux années suivantes."

Ici un nouveau schéma pour aider le lecteur à situer les personnages :


Fig. 2

"Ménage avait alors plus de 25 ans. […]. L'an 1599 il retourna à Paris où inscrit au tableau des avocats de cette ville il plaida deux fois au parlement.

L'année suivant il revint dans son pays. Il était donc arrivé le dernier jour d'août, à Sablé, lorsque Julien Ribalier lui fait savoir par François Ribalier, qu'il ait à se rendre chez lui pour transiger sur le compte de tutelle. Mon père, ne soupçonnant pas qu'on voulût lui nuire (toujours il fut bon et confiant), se rendit à son appel, à l'heure indiquée. Les papiers de la tutelle sont exhibés ; et, pendant qu'assis à une table il les lit avec attention, Ribalier le frappe, au milieu de la poitrine, d'un poignard qu'il avait exprès caché sous son vêtement, et dans la présence même de son frère. Ménage était très fort : quoique grièvement blessé il saisit son assassin, lui arrache le poignard et l'en frappe au bras, mais légèrement. Il allait recommencer lorsque Ribalier désarmé s'arracha de ses mains et s'enfuit. Mon père tout sanglant court après lui, mais, perdant son sang, il tombe à terre à demi mort. On réunit les médecins de Sablé, qui déclarent d'une commune voix que la blessure est mortelle. Ménage, lui-même, ne compte plus sur ses jours ; mais on fait venir d'Angers un chirurgien nommé Maussion qui, en peu de mois, le rendit non seulement à la vie, mais à la santé (il est juste de ne pas laisser s'éteindre le souvenir d'un homme à qui nous devons notre père). Maussion était le père de Michel Maussion, que vous avez connu, chirurgiren fort habile aussi, et natif de Morannes près de Sablé.

Julien Ribalier, dans la crainte du supplice prit la fuite, et depuis ce temps on ignora complètement sa retraite. Mon père estimant que le frère de son assassin avait eu connaissance de son coupable projet, ne voulut ni le recevoir chez lui ni désormais le voir. Quand à René et Séraphin, ses fils, il les traita avec bonté. Je me souviens d'avoir vu plusieurs fois dans la maison de mon père, Séraphin Ribalier docteur-médecin, homme poli et d'un grand savoir, et qui exerça la médecine avec réputation à Angers et au Mans. L'événement dont je parle ici porta beaucoup de préjudice à ton père ; car, outre le temps que des procès nombreux lui firent perdre pour ses études, son patrimoine en fut considérablement diminué. Je l'ai entendu dire à ton père et à moi qu'on lui avait volé la valeur de plus de 50.000 livres. Comme ni les biens de Ribalier, ceux de Guérin ne suffisaient à réparer un si grand déficit, il prit subsidiairement à partie Lazare Le Devin, qu'il prétendait garant de l'administration de Guérin, puisque c'était lui qui l'avait nommé tuteur ; il s'en prend encore à ceux qui n'ont pas eu soin que des tuteurs ou curateurs rendissent des comptes exacts, ou qui ont souffert qu'on ne les surveillât pas assez. Il y eut procès sur procès pendant plusieurs années, d'abord avec Lazare, ensuite, après sa mort, avec Louis son fils : mais enfin je les terminai, à la prière de Barthélemi Boucault, président de l'élection à Châteaugontier, qui avait épousé Jeanne Moquereau, petite-fille de Louis Le Devin. Je priai mon père, le suppliai de ne pas réduire à la misère un parent d'une si ancienne et si honorable famille ; car les Le Devin, depuis plus de trois cents ans étaient dans une position très distinguée à Angers, au Mans, en Bretagne et dans la Lorraine. […]" (**)

(*) Etienne Du Mesnil de la Rivière : il était maire en 1609.
(**) Traduit du latin (Gilles MÉNAGE, Vita Petri Aerodi… Paris, 1675, 1n-4, XLII-540, cote BNF : 4 LN27 855) par B. Cordier-Langlois, Anger, V.Pavie, 1844, in-8° 184 p., cote BNF : 8 LN27 856. p. 81-83

Et puis après ?

Guillaume Ménage n'était peut-être pas, si l'on se fie à la fin du récit, aussi "bon et confiant" que son fils veut bien le dire, et il y avait peut-être quelques raisons au coup de couteau. Quoiqu'il en soit, on ne sait pas encore si cet assassin manqué, Julien Ribalier, fait partie de notre ascendance Riballier, mais la localisation des événements peut laisser à penser que, s'il ne s'agit pas d'une ascendance directe, il y a une très forte probabilités que des liens de parenté existent. Il y a en effet une proximité géographique et temporelle entre les éléments de ce récit et nos connaissances actuelles sur notre ancêtre Mathurin Ier.

Des enfants du premier mariage de Julien, nous ne connaissons que leurs actes de baptêmes, en revanche nous avons plus d'informations concernant les fils issus du second mariage. 

- Jean, selon le document de Paul de Monsabert, fit du commerce maritime et n'eut pas de descendant ; il fut parrain à plusieurs reprises à Sablé. 
- Pierre se maria  à Juigné-sur-Sarthe en 1607 et s'y 
installa. 
- René le suivi en 1617.
Les descendants de René migrèrent ensuite à Ste-Suzanne (1640) et enfin à Beaumont-sur-Sarthe (1740) où on les trouve sous le nom de RIBALLIER-des-ISLES (voir le chapitre "Patronyme").
- Séraphin, le médecin, devint un notable de Sablé où l'on rencontre fréquemment sa signature en tant que parrain sur des actes de baptême, il se maria trois fois.

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