LE PATRONYME LES VARIANTES RIBES, RIVES, RIBAS, RIVAS, RIVE : Un toponyme très souvent utilisé comme patronyme. Désigne celui dont l'habitation se situe sur la rive d'un cours d'eau (latin ripa). La forme RIVAS est castillane. (http://www.jtosti.com/indexnoms.htm). RIVALIER : L'ancien surnom de "l'homme qui habitait sur le bord, la rive d'un cours d'eau" est porté aujourd'hui par 78 foyers en France, dont 26 en Auvergne, 12 en Limousin, etc… (Pierre-Gabriel Gonzalez, La foire aux patronymes, RFG, juin/juillet 98, n° 116, p. 40). RIBALLIER : RIBAL, RIBALIER
(région du Bordelais) du mot occitan RIVA rivage, en
latin RIPA, celui qui habite au bord d'une rive ou d'un rivage.
(Marie-Thérèse Morlet : Dictionnaire étymologique
des noms de famille, Librairie académique Perrin, 1991, nouvelle
édition 1997).
Les recherches sur l'annuaire
général INFOBEL
(http://www.infobel.com/fr/france) donnent pour
la France les résultats suivants à
la date du 21.10.2007 :
Les signatures (et non les transcriptions du patronyme), relevés chronologiquement sur les documents généalogiques montrent clairement que l'orthographe "RIBALIER" que l'on rencontre à peu près à égalité de fréquence avec "RIBALLIER" jusqu'au XVIIe siècle, disparait ensuite totalement au profit de "RIBALLIER". L'ajout du deuxième "L" semble se produire vers le milieu du XVIIe siècle, pourquoi ? Peut-être une question de mode, était-ce plus "chic" d'écrire ou de signer ce nom avec deux "L" plutôt qu'un seul ? Quand au stade suivant "RIBAILLIER". C'est une variante qui semble être spécifique à la Bourgogne où les patronymes les plus anciens, qui s'écrivaient également "RIBALIER" ou "RIBALLIER", ont rapidement dérivé vers "RIBAILLIER". Question de prononciation ? Quoi qu'il en soit, on constate de nos jours, que dicter le nom "RIBALLIER" sans l'épeler abouti une fois sur trois à "RIBAILLIER", et ce quelle que soit la région de France.
Les plus anciennes mentions du patronyme, figurent sur les registres de Sablé-sur-Sarthe en 1575 (règne d'Henri III). Magdelaine RIBALLIER, marraine à Sablé le 27 février 1575 : et Julien RIBALIER parrain de Roland Mesnaige à Sablé-sur-Sarthe, le 16 août 1575 (règne d'Henri III) : Registre des baptêmes, Sablé-sur-Sarthe, 1573-1582, paroisse Notre-Dame,1 MI 1286 R.
On retrouve ce Julien RIBALIER dans un ouvrage de ce Gilles MÉNAGE, "Vies de Pierre Ayraut, Guillaume Ménage et Matthieu Ménage" (*) traduit du latin .
Il existe d'autres mentions de personnes (non encore reliées à la précédente) portant ce patronyme dans l'ancienne province du Maine. - René RIBALLIER ép. Françoise
DORIZON, dont Marie née en 1608 (tables BMS de la paroisse de
St-Jean-du-Mans). (*) Gilles MÉNAGE, Vita Petri Aerodi… Paris, 1675, 1n-4, XLII-540, cote BNF : 4 LN27 855 par B. Cordier-Langlois, Anger, V.Pavie, 1844, in-8° 184 p., cote BNF : 8 LN27 856. p. 81-83.
Urbain Riballier est né à Sablé-sur-Sarthe en 1711. Il épouse Marie Chenon en 1739, l'acte le désigne comme "Messire Urbain Riballier licencié en lois" et il signe "Riballier". Urbain Alexandre naît en 1740, à Beaumont-le-Vicomte (actuellement Beaumont-sur-Sarthe), où le couple s'est établi. Dans l'acte de naissance, le père est désigné en tant que "Maître Urbain Riballier sieur des Isles licencié en lois", mais il signe toujours "Riballier". On peut donc en supposer qu'en 1739/1740 Urbain Riballier a acheté un domaine appelé "Les Isles", à moins que propriétaire depuis plus longtemps, il décide de commencer à faire mentionner son domaine dans les actes officiels. Le toponyme "Les Isles" est fréquent dans la Sarthe, il désigne des îles dans une rivière ou dans un méandre, ou des terres entre deux cours d'eau. Le patronyme correspondant est Désile, il est surtout porté dans la Sarthe. Il semble que ce soit Urbain Alexandre qui, le premier, modifie son patronyme et signe "Riballier Desilles" à son mariage en 1766. Par la suite coexistent, dans divers branches de descendants, les orthographes "Riballier Desilles", "Riballier Desiles" ou "Riballier-des-Isles", pour ne citer que les principales variantes. C'est en février 1878 que Charles Suzanne Riballier des Isles demande au Tribunal de Première Instance de la Seine la rectification du patronyme "Déciles" porté par erreur sur son acte de naissance rédigé à Cadix. Le tribunal accède à sa requête : "...attendu qu'il résulte de documents produits par le demandeur, et notamment des actes de l'Etat-civil concernant ses ascendants depuis plusieurs générations, que son nom patronymique est Riballier des Isles...". Ce qui n'est pas tout à fait exact car son père Joseph Marie se nommait et signait "Riballier Desilles", son grand-père Urbain Joseph, qui s'est marié trois fois, signait simplement Riballier bien que son acte de naissance lui attribue le patronyme de "Riballier des Illes". Quant à l'arrière grand-père Urbain Alexandre, même s'il se faisait appeler "Riballier Desilles", son acte de naissance ne porte que le patronyme de "Riballier", le même que celui de ses ancêtres que j'ai retracés jusqu'en 1568. C'est en août 1878 que Marie Claudine, la soeur de Charles Suzanne, continue l'action et obtient du même tribunal la rectification de son patronyme, de celui de ses autres frères et soeurs et de leurs descendants.
TOPONYMIE MAYENNETome III, p. 405, et tome IV (Supplément), p. 777, du Dictionnaire de la Mayenne de l'Abbé A. ANGOT on trouve deux localités dont les noms se rapprochent du patronyme RIBALLIER. L'introduction de ce même dictionnaire explique la génèse des noms de lieux (orthographe respectée) : "... Les defrichements amenèrent la création d'un nombre de fermes et de domaines superieurs à ce que l'on connaissait jusqu'alors. On reconnait le plus grand nombre de ces localités nouvelles à des noms dérivés de noms propres d'homme, celui de leur premier possesseur, augmenté des finales ières ou erie. Ces desinences n'étaient pas inconnues aux époques anterieures, mais repondaient à une même forme latine et avaient une autre signification. La Ferrière, Avenières, Fromentière, designaient des lieux abondants en minerai, en avoine, en froment. Les noms de la nouvelle éclosion si féconde contiennent toujours un nom d'homme. On ne les trouvent qu'exceptionellement en dehors de l'ouest de la France parce que partout ailleurs le sol avait été mis en culture bien anterieurement. Chez nous, on n'en compte pas moins de 8000. M. d'Arbois de Jubainville se demande à quelle date ils ont pu aparaitre. Je repond que presque tous se sont formés du XIème au XIIIè siècle. J'ajoute comme une remarque interessante qu'à leur formation ont présidé des regles logiques et qui supposent encore une notion confuse de lois de la phonétique. Les noms propres qui indiquent une profession, une fonction, une dignité, donnent leur noms locaux en erie : la Maçonnerie, la Couverie, la Compterie, la Preterie, etc.. Tous les autres forment des noms en ière : la Normandière, la Renardière, la Renaudière sauf pourtant le cas où le mot radical a une finale en er qui par euphonie amène la desinence en erie : la Besnerie, la Gauterie, la Rogerie, ..." Il apparaît donc que ce sont nos ancêtres qui ont donné leur nom à ces lieux et non le contraire. Ils étaient donc établis en Mayenne avant ces défrichements.
Il existe en France plusieurs lieux dont les noms se rapprochent du patronyme Riballier, on note une concentration marquée dans l'ouest, en particulier en Poitou-Charentes pour la variante Rivalier.
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